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Budget 2026, l'avenir de la rénovation energetique selon Bayrou

Publié le
22/7/2025

Budget 2026 : quel avenir pour la rénovation énergétique en France ?

Le budget 2026 présenté par le gouvernement français s’inscrit dans un contexte de forte pression sur les finances publiques. La volonté affichée est de réduire le déficit national tout en maintenant certains engagements, notamment en matière de transition énergétique. Pourtant, à y regarder de plus près, la rénovation énergétique pourrait être l’une des grandes perdantes de cette rigueur budgétaire. Dans cet article, nous analysons les principales mesures liées à ce secteur et les perspectives pour les ménages français et les professionnels du bâtiment.

Une politique de rigueur budgétaire

Pour 2026, le gouvernement s’est fixé comme objectif de ramener le déficit public à 4,6 % du PIB, contre 5,8 % en 2024. Cette trajectoire impose près de 44 milliards d’euros d’économies. Dans cette logique, toutes les dépenses des ministères et des opérateurs publics sont gelées. La transition écologique, malgré son importance stratégique, n’échappe pas à cette règle de sobriété.

Ce gel budgétaire inclut les missions rattachées à la rénovation énergétique. En particulier, la mission "Cohésion des territoires", qui finance des dispositifs comme MaPrimeRénov’, voit ses crédits passer de 24,2 à 23,2 milliards d’euros. Une baisse d’environ 900 millions d’euros qui alimente les craintes d’un ralentissement de la dynamique enclenchée ces dernières années.

Quelles conséquences pour les aides à la rénovation ?

MaPrimeRénov’, le dispositif central de soutien à la rénovation énergétique des logements, reste en place mais son avenir à court terme est incertain. À ce jour, le gouvernement n’a pas précisé le montant exact qui lui sera attribué pour l’année 2026. Une clarification est attendue dans les mois à venir, mais le signal est déjà clair : l’État ne renforcera pas son soutien, et pourrait même en réduire la portée.

Ce flou suscite l’inquiétude de nombreux professionnels du secteur. Sans vision claire sur les aides, les ménages peuvent hésiter à engager des travaux. Par ailleurs, les artisans et entreprises du bâtiment, qui avaient renforcé leurs équipes pour répondre à la demande, pourraient faire face à une baisse d’activité.

Les rénovations globales, considérées comme plus efficaces sur le plan énergétique mais aussi plus coûteuses, risquent d’être particulièrement touchées. Les ménages les plus modestes, déjà limités dans leur capacité d’investissement, pourraient renoncer à des projets ambitieux, faute de financements adaptés.

Un désengagement progressif de l’État ?

Au-delà des montants, c’est la stratégie d’ensemble qui semble poser question. Les mesures prises ces dernières années avaient permis d’insuffler un certain élan dans le secteur. Pourtant, le projet de budget 2026 marque une inflexion. En dehors de la rénovation, d'autres dispositifs en faveur de la transition énergétique connaissent également des coupes ou des gels, traduisant un recentrage des priorités.

Ce désengagement est d’autant plus problématique que la rénovation énergétique est un levier clé dans la lutte contre le changement climatique. Le secteur du bâtiment est l’un des plus émetteurs de gaz à effet de serre en France. Une stagnation, voire une baisse des investissements publics, pourrait donc freiner les objectifs climatiques du pays.

Des arbitrages politiques contraints

La réalité budgétaire actuelle impose des arbitrages complexes. La charge de la dette et les impératifs de défense sont deux postes qui continuent de croître. Dans ce contexte, les marges de manœuvre pour financer les politiques publiques, y compris la rénovation énergétique, sont limitées. Le gouvernement préfère maintenir un équilibre général, au détriment d’une politique volontariste.

Il faut également souligner que la France a été rappelée à l’ordre par les institutions européennes sur sa trajectoire budgétaire. Cela renforce la pression pour une maîtrise stricte des dépenses. La rénovation énergétique, bien que soutenue dans les discours, semble donc pâtir de cette logique d’ajustement.

Les collectivités locales en première ligne

Une autre conséquence du budget 2026 concerne les collectivités locales, dont les dotations sont elles aussi gelées. Or, celles-ci jouent un rôle important dans la rénovation énergétique, notamment à travers les aides complémentaires qu’elles peuvent accorder ou les dispositifs territoriaux. Leur capacité à maintenir leur engagement dépendra de leur situation financière propre, mais beaucoup devront revoir leurs ambitions à la baisse.

Le risque est double : une baisse des aides directes et un ralentissement des projets à l’échelle locale. Cela pourrait créer des disparités entre les territoires, certains étant mieux dotés pour accompagner les habitants que d'autres.

Quelles alternatives pour relancer la dynamique ?

Face à ces limites budgétaires, d’autres pistes pourraient être explorées pour soutenir la rénovation énergétique sans augmenter la dépense publique. Parmi elles, une simplification des procédures administratives, un meilleur ciblage des aides ou encore un renforcement de la formation des professionnels.

Le secteur privé pourrait également jouer un rôle accru, à travers des solutions de tiers-financement, de location d’équipements ou de garanties de performance énergétique. L’innovation et l’implication des acteurs locaux seront essentielles pour maintenir une dynamique malgré un soutien public plus modéré.

Enfin, les efforts de sensibilisation doivent se poursuivre pour encourager les ménages à agir, même de manière progressive. La rénovation énergétique n’est pas seulement une question de subvention, c’est aussi un enjeu de confort, de santé et de valorisation du patrimoine.

Le budget 2026 marque une étape de prudence dans la politique de rénovation énergétique. Si les dispositifs sont maintenus, les moyens alloués sont sous tension et les perspectives de développement ralentissent. Cela soulève une question : comment continuer à rénover massivement les logements en l'absence de marges budgétaires ?

Les prochains mois seront décisifs pour clarifier les orientations du gouvernement. Dans l’intervalle, les ménages et les acteurs du secteur doivent composer avec une situation incertaine, mais aussi chercher de nouvelles manières d’avancer, avec ou sans impulsion de l’État.

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